Nous ne pouvons plus recommencer l’expérience d’une comparaison
de plusieurs biscuits avec du pain et du chocolat car si le bon vieux goûter pain et chocolat en sortirait vainqueur, nous aurions le sentiment de lutter contre la modernité.

De surcroît, selon le biscuit que l’on choisit, on mange plus ou moins gras. Les biscuits contiennent de 3 % à 40 % de matières grasses alors que les teneurs en protéines et en glucides – même s’il existe des variations importantes en ce qui concerne les glucides simples, c’est-à-dire les sucres – sont très faibles. C’est donc le premier facteur à prendre en compte dans l’utilisation des biscuits. Plus ils seront gras plus il faudra alléger le reste du repas ; plus ils seront enrichis en sucres rapides plus il faudra limiter la quantité de sucre des autres aliments. Ainsi, les petits déjeuners et les collations devant être composés de produits céréaliers, d’un produit laitier et d’une boisson, c’est en fonction des caractéristiques du biscuit que l’on choisira la boisson et le produit laitier. Plus le biscuit est gras, plus il est préférable de manger des produits laitiers maigres de 0 % à demi-écrémé. Plus le biscuit est sucré, moins il est recommandé de boire des jus de fruits. Ainsi un biscuit sec à faible teneur en lipides se prête tout à fait à la consommation d’un chocolat au lait, accompagné d’un jus de fruits si ce biscuit n’est pas trop sucré ou d’un verre d’eau si il l’est. De même le biscuit le plus gras se prêtera volontiers à l’addition d’un yaourt ou d’un verre de lait à 0 % et s’il est un peu sucré d’un fruit plutôt que d’un jus de fruits pour apporter des sucres sous forme solide plutôt que sous forme liquide. C’est ce que l’on appelle les bonnes associations alimentaires.

Quelques produits classiques de goûter et de petit déjeuner pour un enfant

Exemple de la composition d'un goûter et d'un petit déjeuner pour un adolescent de poids et de taille normale de 12 à 16 ans

Comme on le voit, il suffit de savoir assembler les produits entre eux pour pouvoir consommer de tout. Cependant, la multiplication et la diversité des produits nous imposent de procéder à ce type de calcul si nous surveillons notre poids ou nos apports nutritionnels quels qu’ils soient. Les biscuits ne sont donc pas plus tabous que n’importe quel autre produit, mais leur densité énergétique, notamment pour certains, impose une précision plus importante que lorsque nous disposions de quelques produits relativement simples. C’est à la fois la richesse et le problème de l’alimentation moderne.

Cependant, l’augmentation constante des variétés nous empêche de définir des repères utiles pour procéder à ce type de calcul. Comment faire lorsque la marque de biscuits auxquels on avait fait référence disparaît, ou encore si sa recette change, ou si un nouveau goût se profile pour nous inciter à changer de marque ? Sachez d’ailleurs que ce nouveau goût a toutes les chances d’apparaître dans un produit à la fois plus gras et plus sucré.

C’est en cela que la diversité alimentaire, un peu à l’opposé des choix que notre société a fait depuis quelque temps en privilégiant rapidité et praticité, est une des sources d’un bon équilibre nutritionnel. Plus que cela, le croisement des variétés de matières grasses et de natures des sucres permet probablement de mieux contrôler sa nourriture.