La montée en puissance de la préoccupation sanitaire pousse l’industrie
alimentaire à rechercher le moindre argument scientifique susceptible
de justifier un plan marketing permettant d’augmenter les ventes d’un produit ou d’en ralentir la chute. La valeur calorique du chocolat, sa teneur et la nature des graisses qui le composent – à savoir des acides gras saturés dont on connaît l’effet néfaste –, le placent dans les produits
les plus énergétiques, donc les plus en danger pour les années à venir, au même titre que la charcuterie et les fromages les plus gras. Heureusement pour lui, la dépendance qu’il provoque, très probablement
liée à son goût sucré mélangé à la graisse (ou à d’autres substances
que l’on ignore encore), le protège encore un peu.Depuis quelque temps, le phénomène de la super Food, ces aliments chargés de propriétés thérapeutiques justifiant leur consommation, atteint aussi le chocolat. Ainsi Mars a développé une nouvelle gamme appelée CocoaVia™ qui est un chocolat noir "riche en flavanols de cacao bio disponibles", dont les bénéfices pour la santé sont scientifiquement
démontrés. Le Groupe Mars est parvenu à ce résultat grâce à un procédé de fabrication breveté. Cette méthode de transformation du cacao assure une "meilleure préservation des flavanols naturellement
présents, substances bioactives qui contribuent au maintien d’une bonne circulation sanguine". Bien sûr nous laissons au lecteur le soin d’admirer la remarquable subtilité du propos, lequel n’est pas mensonger
mais suggère à nos esprits bien plus que les phrases utilisées. Un discours d’autant plus savoureux quand on sait que les études en question
ont montré que le résultat était obtenu avec un seul carré de chocolat.
Et que les flavanols sont présents dans de nombreux autres produits, qui eux-mêmes ne contiennent pas autant de graisses. |