Cette manière d’être s'installe généralement sans crier gare : elle peut, par exemple, débuter par un simple régime alimentaire entrepris pour se sentir mieux dans son corps. La privation de nourriture peut, ensuite, du fait des bienfaits qu’elle procure, devenir un choix essentiel, renouvelé, qui structure toute la vie de la personne anorexique.
Ainsi, dans l’ anorexie, la problématique de maîtrise et de contrôle est particulièrement présente. Les anorexiques connaissent rapidement et parfaitement les valeurs caloriques de tous les aliments. Et elles calculent tout… Les adolescentes remplacent leurs mères derrière les fourneaux afin de mieux contrôler la composition du repas (éliminant féculent, graisses, sucres et tous les aliments qu’elles considèrent comme étant riches). Puis, elles en viennent à faire manger aux autres tout ce qu’elles s’interdisent : faisant des gâteaux riches pour les autres qu’elles ne mangeront jamais !
A table, on repère rapidement la personne anorexique (ou « ancienne » anorexique) : elle coupe de très petites bouchées qu’elles mastiquent longtemps. A la fin du repas, l’assiette est un amoncellement de miettes, mais peu de nourriture fut mangée.
Certes l’anorexique a des problèmes avec la nourriture mais elle en a surtout avec son corps.
Malgré une perte de poids importante (qui peut aller jusqu’à 50 % du poids normal pour l’âge), l’anorexique se trouve toujours trop grosse et son désir éperdu de minceur la pousse à un comportement mettant en danger sa propre existence (restriction alimentaire, jeûne, prise de diurétique, de laxatif, vomissements, sport à outrance…).